mercredi 2 juillet 2008

Épaves et convoitise

Épaves et convoitise
Entre patrimoine et appât du gain, il n’est pas rare que la découverte d’une épave se termine devant la justice.
Le sujet sera largement évoqué au congrès mondial d’archéologie marine, à Dublin cette semaine : début juin, la société américaine Odyssey localise une épave au large de l’île de Guernesey. Il s’avère que c’est La Vierge du bon port, coulée par des pirates anglais le 9 juillet 1666. Un des navires marchands dont Louis XIV était le plus fier. Enfoui sous les eaux, le butin est estimé à 252 millions d’euros.


Oui mais voilà. Selon la loi maritime, le navire perdu dans les eaux internationales est propriété de la France, à perpétuité. Et c’est ainsi que se profile une bagarre juridique. Car Odyssey n’entend pas céder. Pour les mêmes raisons, la société américaine est en procès avec l’État espagnol, à propos du Black Swan (cygne noir), retrouvé l’an dernier. Odyssey était chargé par le gouvernement britannique de localiser un navire anglais.
Mais il s’avère que l’épave est un galion espagnol. Odyssey a remonté un butin de 317 millions d’euros que lui réclame Madrid. •


Pirates modernes ?
Le business des épaves bat son plein. En témoigne le succès de l’entreprise américaine Odyssey Exploration, l’une des plus puissantes au monde et qui fait grincer bien des dents.
Fondée en Floride en 1993 par Greg Stemm et John Morris, deux passionnés d’épaves, Odyssey dispose de moyens de recherche que certains États ne peuvent même pas s’offrir.
Cotée en bourse depuis 2003, Odyssey est accusée par certains de renouveler le genre de la piraterie, privilégiant le négoce rapide de ses trouvailles à un vrai travail archéologique contrôlé.

Sous l’eau, le plus grand trésor du monde
PATRIMOINE • L’UNESCO se bat pour qu’un minimum de vingt États ratifie sa convention de 2001 pour la protection des épaves. La France n’

VLe plus grand musée du monde est sous les eaux : trois millions d’épaves y dormiraient.
VMais les pilleurs sont de plus en plus organisés et professionnels.
> Un congrès archéologique mondial en débat cette semaine à Dublin.

PAR CHRISTIAN CANIVEZ
Endireplus@lavoixdunord.fr
PHOTOS AFP Le « caca-fuego » (« chie le feu », tant il était armé de canons) escortait le « caca-oro » (« chie l’or », tant il en ramenait dans ses cales), deux sobriquets donnés au début du XVIIe par les Espagnols à deux de leurs galions de retour des Amériques.
Tempête ? Attaque de pirates ? Les deux navires ont disparu corps et biens. Et font rêver depuis les chasseurs d’épaves (surtout le « caca-oro », on l’aura compris). Tout comme font rêver le mythique Titanic, la flotte engloutie de l’empereur Kubilaï et les vaisseaux perdus de l’invincible Armada.



Un véritable coffre-fort sous l’eau
Les eaux mondiales sont un véritable coffre-fort. Elles abritent rien de moins que le plus grand musée du monde. Un musée d’environ trois millions d’épaves. On en compte jusque six au km² dans certains secteurs de la Méditerranée ! Mais des épaves livrées à un pillage de plus en plus organisé et professionnel.
Face aux risques encourus pour la préservation de ce patrimoine, l’Unesco lançait en 2001 une convention de protection. Condition pour être appliquée : une ratification par au moins vingt États membres des Nations unies. Sept ans après, il en manque encore trois. Non signataires, la France et les États-Unis traînent des pieds. Les premiers pour protéger leurs navires de guerre engloutis, les seconds parce que les plus grandes entreprises mondiales de chasseurs de trésors sont américaines.
Or, pour les archéologues sous-marins, en congrès mondial cette semaine en Irlande, il faut aller vite. Car les « pirates modernes » – comme ils désignent certains chasseurs de trésors – ont pris de l’avance. Ces derniers fouillent inlassablement les fonds sous-marins avec de gros moyens, bénéficiant de matériels de prospection de plus en plus performants. Et trouvent de plus en plus souvent ce qu’ils recherchent !
Début juin, la presse britannique annonçait que des Américains (l’entreprise Odyssey Marine) avaient retrouvé, au large de Guernesey, La Vierge du Bon Port, fleuron de la Compagnie des Indes française sous Louis XIV (lire ci-contre). Chronique d’un nouveau pillage annoncé ? •

Des vestiges de la Seconde Guerre mondiale ont été retrouvés dans le fleuve Saint-Laurent
Source : René Alary, journal L'Avantage
le 28 juin 2008


Samuel Côté est fier de ses dernières découvertes. (Photo : René Alary)
Price - Des pièces provenant de bombes de pratique ainsi que des balles de 303 utilisées par les mitrailleurs en formation à la 9e École de bombardement et de tir de Mont-Joli ont été découvertes à marée basse par le chasseur d'épaves Samuel Côté et son équipe, notamment Étienne Côté, dans la baie de Mitis.

À travers la collection, une pièce unique se démarque, soit la partie d'un étui d'une cartouche de 303 fabriquée à la « Defence Industrie Ltd » de Verdun en 1943.

Après avoir flairé ces possibles découvertes il y a plusieurs mois, Samuel Côté était confiant de récupérer ces artefacts datant de plus de 60 ans. Des experts en munition de la Seconde Guerre mondiale ont validé positivement les pièces.

Fouilles archéologiques
L'archipel de Mingan dévoile ses trésors sous-marins


Mise à jour le mercredi 18 juin 2008, 10 h 50 .



L'équipe d'archéologie subaquatique de Parcs Canada termine sa 2e session d'exploration des eaux de l'archipel de Mingan.


Les plongeurs sont à la recherche de toutes les informations pertinentes à la mise en valeur des phares de l'île aux Perroquets et de l'île aux Marteaux.

Les scientifiques estiment qu'au cours des 150 dernières années, au moins 25 navires ont coulé autour des îles de Mingan.

Pour les archéologues, ce sont de véritables trésors qui dorment au fond de l'eau, estime Thierry Boyer du service d'archéologie subaquatique de Parcs Canada. « On était sur une épave dans le coin des rapides Betchéouan qui est probablement de la fin 19e, du début 20e, très intéressante, très recouverte dernièrement, mais c'est une très belle épave », raconte l'archéologue.

Son collègue Marc-André Bernier explique que toutes les données recueillies permettront d'en connaître un peu plus sur l'histoire de la navigation en Minganie. « Notre boulot là-dedans, c'est de fournir le plus d'informations possible à l'historique des phares et par conséquent aux historiques de naufrages et au patrimoine maritime de la région de l'Archipel », précise M. Bernier.


Les plongeurs et archéologues laisseront en place les objets et les épaves. « Il y a moyen d'étudier sans se déplacer, sans remonter les objets », assure Marc-André Bernier.

Les archéologues utilisent en effet un robot pour prendre des photos, un sonar et une caméra pour rapporter des images qui seront ensuite analysées.

L'équipe d'archéologues subaquatiques poursuivra les fouilles l'an prochain.

Disparition - L’Oiseau-Blanc de Nungesser et Coli enfin retrouvé
Bassel Al Rifaï, le lundi 16 juin 2008 à 04:00

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Disparu en 1927 en tentant de rallier New York depuis le Bourget, l’Oiseau blanc, l’avion mythique de Charles Nungesser et François Colis, reposerait en mer non loin de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le mystère sera bientôt levé ! D’après les derniers indices livrés par le Fulmar, un patrouilleur équipé d’un magnétomètre ratissant les fonds marins, l’Oiseau-Blanc, disparu le 8 mai 1927, ne se serait pas écrasé dans les forêts du Maine. Immergée entre 30 et 50 mètres de profondeur, l’épave du biplan se trouverait non loin de son point d’arrivée, au large de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Le dernier témoignage en date et considéré comme crédible serait celui d’un pêcheur, M. Chevalier, parti de bonne heure dans la brume du cap Noir avec son labrador, un matin de mai 1927, à bord de son doris à moteur.

Selon Bernard Décré, marin et pilote passionné de Nungesser, « le secteur où a été entendu pour la dernière fois l’Oiseau-Blanc est maintenant bien identifié ». Un périmètre de trois kilomètres a été établi par des vétérinaires… à partir de l’acuité auditive du labrador, qui subitement s’était mis à vivement aboyer, sans raison apparente.


Nungesser l’aventurier

Surnommé « l’as de la Première Guerre mondiale » ou encore « le hussard de la mort » par son général, Charles Nungesser est avant tout connu pour ses exploits personnels. Plus de 21 décorations, une vie riche en émotions et en expériences, il demeure un aventurier dans l’âme.

En 1927, bien décidé à se surpasser, il décide avec François Colis d’entreprendre la traversée de l’Atlantique Nord. Sans même s’inscrire au prix Raymont Orteig, qui récompense de 25.000 dollars le premier à réaliser cet exploit, il décolle le 8 mai 1927 à bord d’un prototype du PL 8 fourni par le constructeur Levasseur, avant de disparaître au large.

L’Oiseau-Blanc est signalé pour la dernière fois au-dessus de l’Irlande, d’après le carnet de bord d’un officier britannique. Finalement, la carcasse d’un avion est découverte dans les forêts du Maine, elle sera par la suite attribuée à l’appareil de Charles Nungesser et François Coli.

Un invité dérangeant

Selon certaines sources, l’avion de Nungesser et Colis aurait été abattu en plein vol par des trafiquants d’alcool en transit à Saint-Pierre-et-Miquelon, une base arrière de la contrebande durant la prohibition. Al Capone aurait même séjourné sur l’île au moment du raid à l’hôtel Robert. Encore plus troublant, une peinture de la même époque, mettant en scène l’Oiseau Blanc piquant en pleine mer sous des rafales de balles, a été mise à jour récemment dans les caves de la représentation de Saint-Pierre-et-Miquelon à Paris.

Une toile jugée sûrement trop dérangeante au moment des faits et cachée en raison de l’omerta liée à la prohibition. Le Fulmar compte bien y répondre, en mettant le doigt sur les restes de l’avion et détecter si des impacts balles y sont présents. Le patrouilleur, équipé d’un énorme détecteur de métaux, ne devrait pas avoir de mal à repérer le moteur du biplan, un Lorraine Dietrich 12 Eb en W de 450 chevaux, principale masse métallique de l’Oiseau-Blanc.



Après le mystère de St-Exupéry

Héros de l’aviation française, Nungesser et Antoine de Saint-Exupéry sont deux personnages singuliers au destin tragique. L’auteur du Petit Prince est lui aussi porté disparu le 31 juillet 1944, alors qu’il était en mission au-dessus de la Méditerranée. La passion des deux hommes pour les airs et leur volonté de poussée toujours plus loin leurs limites les mènera tous deux à leur perte. Reste aujourd’hui, dans les deux cas, à déterminer les réelles circonstances de leur disparition. Seule la découverte des épaves pourra y répondre.

En 2000, le train d’atterrissage et un morceau d’hélice ainsi que des éléments de la carlingue et du châssis, attribués à l’appareil de Saint-Exupéry sont retrouvés au large de Marseille. Le 7 septembre 1998, un pêcheur remonte dans ses filets une gourmette qui sera formellement identifiée comme appartenant au célèbre écrivain. En mars 2008, peu de temps avant de mourir, un ancien pilote de la Luftwaffe affirme avoir abattu Saint-Exupéry au-dessus de la Méditerranée.

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